Le Chemin Du Deuil
La plupart des gens sont profondément tristes dans les moments qui suivent une catastrophe. Une expérience traumatique apporte avec elle beaucoup de deuils. Chaque fois que nous perdons quelque chose ou quelqu’un, c’est normal d’être triste et ce sentiment peut durer pendant longtemps. Il peut être utile de comprendre que cela fait partie du processus de deuil. Le livre de l’Ecclésiaste dit :
Dans ce monde, il y a un temps pour tout et un moment pour chaque chose :
Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir,
un temps pour plantere un temps pour arracher les plantes.
Il y a un temps pour tuer et un temps pour guérir,
un temps pour démolire et un temps pour construire.
Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire,
un temps pour les chants de deuil et un temps pour les danses joyeuses.
Ecclésiaste 3.1-4
Nous avons besoin de pleurer ce que nous avons perdu pour nous relever de notre deuil. Le deuil ressemble à un long voyage.
L’illustration ci-dessous montre ce que vous pouvez ressentir au long du chemin.
1- Le Village du Refus et de la Colère :
Vous pouvez être sous le choc et engourdi. Vous pouvez refuser que le deuil soit survenu. Vous pouvez être en colère contre les autres, contre vous-même, contre Dieu. Vous pouvez penser très souvent : « Si seulement… » vous aviez fait ceci ou cela, vous auriez pu empêcher la perte subie. Vous pouvez oublier de manger. Vous pouvez beaucoup pleurer.
2- Le Village du Désespoir :
Vous pouvez avoir perdu toute énergie, et ne pas vouloir sortir de votre lit ni prendre soin de vous. Vous pouvez penser que vous n’avez aucune raison de vivre. Vous pouvez vouloir mettre fin à vos jours, ou tenter de supprimer la douleur au moyen de drogues, d’alcool ou d’autres addictions. Vous pouvez vous sentir coupable de la perte subie, même si vous ne pouviez rien faire pour l’empêcher.
3- Le Village du Nouveau Départ :
Vous allez ressentir en vous une vie nouvelle – de l’énergie, des projets, une espérance, un désir d’être à nouveau avec d’autres. Vous vous rappelez ce qui est arrivé, mais vous ne ressentez plus la douleur comme auparavant.
Il est possible que des gens, votre culture, ou des voix intérieures essaient de vous faire passer par-dessus le difficile travail du deuil. Vous pouvez entendre des choses telles que : « Sois fort ! » « Ne pleure pas ! » « Réjouis-toi ! Celui/celle que tu aimes est avec Jésus ! » Ces paroles peuvent vous inciter à prendre un raccourci. Nous appelons cela le « faux pont » parce qu’il promet de rendre votre deuil plus bref et moins douloureux, mais il ne vous conduira pas au Village du Nouveau départ.
Pour parvenir au Village du Nouveau Départ, il faut que vous ressentiez la douleur de vos pertes.
Prendre un nouveau départ implique de changer des éléments de votre ancienne identité en relation avec ce que vous avez perdu – par exemple la mère de _______________, le mari de ______________, le propriétaire de ______________. Notre esprit est rapide pour comprendre ce processus, mais notre cœur est lent. Il faut du temps pour que la blessure guérisse. Savoir que vous êtes en chemin peut vous aider à être patient avec vous-même et avec les autres, mais cela ne supprimera pas la souffrance.
Pendant votre deuil, vous pouvez faire des allers-retours entre ces Villages, et vous pouvez marcher à une vitesse différente des autres. C’est normal. Cependant si vous restez bloqués pendant longtemps sans faire aucun progrès, il est possible que vous ayez besoin d’aide.
Traverser un deuil demande beaucoup de courage et d’énergie. Vous pouvez être extrêmement fatigué, comme la personne qui a écrit ce psaume.
Pitié, SEIGNEUR, je n’ai plus de force !
Tout mon corps tremble : SEIGNEUR, guéris-moi !
Je suis tout tremblant.
SEIGNEUR, ne me fais pas attendre !
Reviens, SEIGNEUR, délivre-moi,
sauve-moi à cause de ton amour !
Je suis épuisé à force de gémir.
De mes larmes, j’arrose mon lit,
chaque nuit, j’inonde le lieu de mon repos.
Mes yeux sont brûlés par le chagrin,
je ne vois plus clair tellement j’ai d’ennemis.
Partez, je ne veux plus vous voir, vous qui faites du mal !
Car j’ai pleuré, et le SEIGNEUR m’a entendu.
Psaume 6.3-5, 7-9
Ces choses peuvent vous aider à traverser le deuil d’une manière qui permette la guérison.
- Parlez de ce qui s’est passé et de ce que vous ressentez à cause de ces évènements. Exprimez votre colère et votre tristesse.
- Comprenez que c’est normal d’être en deuil et que le processus prend du temps. Vous ne ressentirez pas toujours ce que vous ressentez aujourd’hui. Et ce que vous ressentez peut varier d’un jour à l’autre.
- Quand vous êtes triste, cherchez quelle est la perte qui provoque ce sentiment.
- Si le corps d’un proche ne peut pas être récupéré, organisez un service pour faire connaître publiquement sa mort et pour faire mémoire de la vie de cette personne.
- Pour terminer, quand vous êtes prêt, présentez votre souffrance à Dieu. Plus vous pourrez être précis au sujet de ce que vous avez perdu, mieux ce sera. Par exemple, vous pouvez avoir perdu un proche, mais aussi un revenu, une intimité, le respect ou la sécurité. Présentez ces pertes à Dieu, une par une.
Pour réfléchir
- Avez-vous commencé votre chemin du deuil ?
Dans quel village vous trouvez-vous à présent ?
- Êtes-vous resté bloqué dans l’un des villages ? Avez-vous essayé de passer par-dessus l’un d’eux ?
- Avec qui êtes-vous en sécurité pour parler de votre deuil ?
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